Thème abordé
Exosquelette, main bionique, cœur artificiel, cerveau augmenté…
Acceptée quand elle restaure des capacités perdues en raison de la maladie ou de l’accident, la technologie questionne lorsque, franchissant le seuil de la réparation et de la guérison, elle augmente, améliore ou accroît artificiellement les aptitudes et performances physiques et cognitives de l’homme normal, en dehors et bien au-delà des possibilités et capacités données par la nature.
La limite entre réparation et amélioration n’est certes pas nouvelle, mais l’accélération et l’ampleur des avancées technologiques imposent de nouvelles réflexions à la mesure des enjeux nés d’une convergence des nouvelles technologies visant à réaliser de nouvelles communications entre l’homme et la machine au moyen de connexions directement intégrées à son corps et à son cerveau.
Ces connexions dites « hybridées » opèrent un mélange des systèmes biologiques et technologiques par une synergie entre biotechnologies, nanotechnologies, sciences de l’information et sciences cognitives, qui implique des traitements et des interactions d’informations et de matière à des échelles toujours plus petites et à des volumes toujours plus importants.
La question fondamentale est alors de savoir si ces évolutions ont le potentiel de transformer ce que nous sommes, au plus intime, de troubler notre personnalité, notre identité et, en définitive, de toucher à ce qu’il y a d’humain dans l’homme. La profondeur de cette question souligne à elle seule l’importance du débat éthique qui doit entourer ces développements technologiques.
Des espoirs aux craintes suscités par les technologies de réparation et d’augmentation, le thème de notre conférence ouvre sur une vaste problématique qui englobe aussi les questions économiques et sociales relatives à l’accès aux moyens auxiliaires issus des nouvelles technologies de réparation par les handicapés et au financement de cet accès par les assurances sociales.
Initiateur et directeur scientifique : Me Charles Joye